Thèmes abordés
Dans la continuité du cours de bachelier, LARKE1230 Matériaux et techniques de l'Antiquité, cette unité d’enseignement propose un ensemble de cadres théoriques et méthodologiques portant sur l’étude des ensembles d’artefacts archéologiques, selon les différents types de matériaux et gestes techniques employés par les humains qui les ont produits (céramique, pierre, métal, bois, verre). Parallèlement, la variété des trajectoires des objets archéologiques (« biographie des objets ») et de leurs contextes de découverte est discutée, en ce que ces variantes importent au moment des processus interprétatifs.
Partant de la description des artefacts archéologiques, on examine les méthodes d’analyse qui permettent de reconstruire les techniques et les usages dont ils ont fait l’objet, et on tente d’approcher en quoi ceux-ci sont les expressions matérialisées des groupes sociaux qui y étaient liés.
Acquis d'apprentissage
A la fin de cette unité d’enseignement, l’étudiant·e est capable de :
Au terme du cours, l’étudiant·e sera familiarisé·e aux méthodes d’analyse des artefacts archéologiques, sous le prisme de leurs propriétés matérielles et des gestes techniques qui les ont vu naitre, mais aussi de leur analyse fonctionnelle.
Il ou elle sera également en mesure d’expliciter la variété des questionnements et des enjeux de la pratique de l’archéologie quand celle-ci s’attache à la reconstruction des traditions techniques et des usages des communautés étudiées, et qu’elle tend à en inférer les dimensions culturelle et sociale.
Modes d'évaluation des acquis des étudiants
Evaluation continue, présentation orale de travaux de groupes durant les séances du séminaire, et travail écrit individuel à remettre durant la session d’examen.
Le travail écrit, dont les modalités sont expliquées en séance, peut être rédigé en français ou anglais. Un plan et un premier état de la problématique du travail devront être remis en amont, et seront pris en compte dans l'évaluation finale.
Méthodes d'enseignement
Sous la forme d’un cours magistral, les premières séances du séminaire abordent les concepts et cadres théoriques, ainsi que la variété des méthodes d’analyse qui se rapportent à l’étude de la culture matérielle. Une place importante est donnée aux concepts de chaine opératoire et de biographie/itinéraire des objets, que la présentation de plusieurs cas d’étude vient illustrer.
Certaines séances sont liées à un article à lire en amont. Le contenu de l’article est discuté en début de séance sur la base de questions soulevées par les étudiant·e·s.
La suite des séances se compose principalement d’exercices portant sur l'examen macroscopique de différents types et collections d’objets, notamment au sein du Musée L ou du laboratoire du CRAN de l’UCLouvain. Des visites de musées ou laboratoires peuvent également être organisées, destinées à familiariser les étudiant·e·s avec les méthodes de traitement des différents matériaux.
Contenu
La culture matérielle est au coeur de tous les aspects de l'archéologie ; elle a été théorisée selon des concepts divers: matérialité, archéologie symétrique, agentivité, théorie de l'engagement matériel, théorie de l’« entanglement » (cf. LARKO2231 Histoires et théories de l'archéologie). D’autres approches se concentrent sur les relations entre les êtres humains et les choses/objets en sondant l'interconnexion de leurs vies respectives. On envisage alors notamment le concept et outil de la chaîne opératoire, et la notion de biographie (ou trajectoire, ou itinéraire) des objets.
Dans le premier cas, partant des artefacts (et échantillons) archéologiques, on s’intéresse aux différents types d’opérations, phases, et séquences de la chaîne opératoire employée pour fabriquer des artefacts en céramique, verre, bois, pierre, métal, on aborde les méthodes qui permettent de décrire, caractériser et interpréter ces processus techniques, et on considère en quoi leur étude, en lien étroit avec le contexte de découverte des objets, nous informe sur les caractères spécifiques ou partagés des communautés en question. En définitive, en explorant la diversité des manières de faire, ou traditions techniques des différents groupes sociaux étudiés, on tente d’approcher les dynamiques en jeu, c’est-à-dire tant des contraintes fonctionnelles des matériaux, que des facteurs culturels et sociaux, ces derniers permettant d’approcher des processus aussi divers que ceux d’invention, d’innovation, d’emprunts, d’adoption, de rejet, de transferts et d’acculturation.
Dans le second cas, des problématiques variées liées aux modes de circulation et d’utilisation des différentes catégories de matériaux et artefacts archéologiques peuvent être abordées. Sur la base de l’analyse des objets, qui prend en compte des aspects très divers (matériaux, techniques, traces d’usure, contextes d’utilisation ou de découverte), les étudiant·e·s sont invité·e·s à envisager la variété des représentations et des formes d’interaction ou d’organisation des sociétés anciennes qui produisaient, échangeaient, et manipulaient ces objets, sur des échelles régionales et chronologiques bien différentes.
L’objectif principal de ce séminaire est d’aiguiser l’œil de l’étudiant·e archéologue à l’observation et l’analyse des objets, le/la familiariser avec la variété des méthodes analytiques pour qu’il/elle soit en mesure d’appliquer les plus pertinentes en fonction des problématiques posées au départ, et enfin de le/la rendre autonome dans la démarche qui consiste à interpréter les techniques et les usages liés aux artéfacts archéologiques comme des productions sociales des communautés qui les ont produits et utilisés.
- Enseignant: Langohr Charlotte