Comme le précise un rapport récent du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (France, 2020), les inégalités entre les femmes et les hommes dans l’accès au soin et la prise en charge médicale constituent un enjeu majeur des politiques publiques, pourtant longtemps ignoré.
Les différences de santé liées au sexe biologique n’expliquent pas à elles seules ces inégalités. L’influence du genre – qui réfère à la construction sociale des identités et des rapports sociaux entre les sexes – intervient également dans la création de ces inégalités. Les représentations sociales du féminin et du masculin influencent ainsi l’expression des symptômes et le recours aux soins de la part des malades. L’interprétation des signes cliniques et la prise en charge des pathologies par les médecins peuvent également être influencées par des préjugés de genre. A titre d’exemple, des études ont ainsi démontré un retard de diagnostic et de prise en charge des femmes en ce qui concerne les maladies cardiovasculaires (Burns 2020 ; Khan 2013 ; Pelletier 2014). Enfin, des biais androcentrique peuvent être induits dans des expérimentations cliniques (sous-représentation des femmes) ou dans la conception d’objets techniques en santé (standard masculin, biais dans les bases de données de la médecine personnalisée, etc.).
Ce cours s’appuie sur les humanités médicales, les recherches en sciences humaines et sociales, ainsi que sur les études de genre, pour introduire les étudiants à une analyse en termes de genre de la médecine et la santé.