Ce cours vise à fournir des repères et des outils pour aborder de façon critique et réflexive la problématique de « l’interculturel », et pour réfléchir sur les enjeux (sociétaux, professionnels) qui en découlent en matière de communication. L’objectif général est d’aider les (futur.e.s) professionnel.le.s à se forger une « paire de lunettes sociales » leur permettant de voir-entendre et décoder adéquatement les enjeux d’ethnicité dans les situations de communication, et d’aborder de façon réflexive et critique le champ et les stratégies communicationnelles.

Le cours mobilisera une perspective interdisciplinaire, avec des apports relevant de la sociologie, de l’anthropologie, de la psychologie sociale, de la philosophie ou encore de l’histoire. Il accordera une place centrale à l’analyse des enjeux socio-politiques des questions touchant à « l’interculturel », en mettant l’accent sur la problématique socio-historique des rapports sociaux (rapports de domination, de (dé)colonisation…).

Le cours permettra d’aborder diverses facettes de la problématique. Dans un premier temps, il s’agira de se familiariser avec la question (et la littérature) de la « communication interculturelle » (pluralité/équivalences des conceptions du monde et des rapports au monde, des rituels communicationnels, etc.), de comprendre dans quelles conditions cette approche a émergé et ce qu’elle recouvre. Ce faisant, nous identifierons les limites et apories des notions de « culture », « ethnie », « nation », « race », et finalement de l’approche « interculturelle » elle-même. Afin de répondre à ces problèmes, nous mobiliserons un paradigme alternatif, celui de l’ethnicité. Il s’agira alors de relire les questions habituellement posées en termes de « culture » sous l’angle des interactions et rapports entre groupes socio-ethniques. Nous traiterons ainsi de divers thèmes, tels que : les (més)usages de la « culture », de l’« ethnique » ou de la « religion » comme explication des situations ; l’asymétrie des rapports de pouvoir entre groupes sociaux, et leurs conséquences sur l’accès aux espaces et formes de parole politique et de communication publique ; les enjeux communicationnels impliqués par la problématique des points de vue situés ; etc.