Thématique : Démocratisation de l’enseignement supérieur

Titre : VAE, trois lettres qui valorisent tous

Depuis les années 2000, les institutions éducatives sont (sou)tenues par des chartes européennes allant dans le sens de la protection des différences culturelles et du renforcement de la législation antidiscriminatoire. L’Université est, en tant qu’institution éducative, le lieu privilégié de transmission et de production de savoirs et de connaissances.  

Dans ce contexte, elle se doit de répondre à de nouveaux besoins orientés par ces politiques internationales. L’Université est donc amenée à développer sa « fonction sociale » en favorisant le débat et les initiatives qui concernent des enjeux culturels et sociaux, et à nourrir une réflexion allant dans le sens d’une ouverture vers une diversité de publics. La voie des procédures de valorisation des acquis d’apprentissage (VAE) s’inscrit dans cette volonté d’ouverture et permet aux adultes ayant au moins cinq années d’expérience professionnelle d’entamer des études en lien avec cette expérience. 

Néanmoins, pour certains publics, atteindre l’enseignement supérieur reste problématique. Les publics migrants ou réfugiés représentent actuellement moins d’1% des étudiants de l’enseignement supérieur (ARES, 2016). La question des « preuves » à fournir, notamment, constitue un obstacle par les documents officiels demandés et le traitement chronophage que leur analyse requière en Fédération Wallonie Bruxelles. Or, si les cinq universités francophones ont mis en place conjointement des procédures permettant d’« assouplir » le système d’admission « classique », aucune solution durable ne peut actuellement faire face aux exigences requises pour l’accès sans ces documents.Dans le cadre de l’appel à projet du FIPA, nous proposons, pour la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, de contribuer à l’essor de la VAE à l’UCL en déposant un projet qui prend en compte les difficultés rencontrées par les étudiants migrants et réfugiés qui sont dans l’incapacité de fournir des preuves d’une activité professionnelle via des contrats de travail ou attestations de services.

Sur base de projets européens existants, nous  développons un outil qui a pour objectif la formalisation de compétences formelles, informelles, non formelles ainsi qu’un accompagnement spécifique du conseiller VAE. En termes d’effets attendus, le projet proposé participerait donc à donner aux étudiants réfugiés, qui ont les compétences requises mais qui ne peuvent pas le prouver administrativement, des chances d’émancipation sociale égales en leur permettant l’entrée aux études supérieures. Le cadre des procédures VAE se verrait ainsi « amélioré » en cohérence avec la situation susmentionnée dans laquelle se trouve ce public ainsi que « facilité » par un accompagnement de conseiller VAE en fonction des besoins (être aidé, guidé, orienté dans les démarches en faculté, etc.).