Le cours DROI1503 vise à interroger, d’un point de vue interdisciplinaire, les rapports entre droit, nature et société. Que ce soit à travers l’activité législative ou juridictionnelle, le droit implique un travail constant d’identification et de qualification des êtres et des choses, ayant pour but de déterminer leurs caractéristiques. En définissant ainsi la nature des êtres, le droit détermine la position et la valeur respective de ceux-ci dans la société : par exemple, qu’est-ce qu’un fleuve, un robot ou un fœtus ? comment définir leur nature et, sur cette base, quelle existence juridique leur reconnaître ? Peuvent-ils être considérés comme sujets de droit ? En d’autres termes, le droit implique toujours une façon de faire exister les personnes et les choses, de les « instaurer ». A ce titre, il révèle une certaine manière de se rapporter aux autres humains et non-humains et de les faire exister, de les accréditer ou de leur dénier une existence.

A travers l’analyse de différentes « figures » marginales, voire marginalisées, le cours aidera à appréhender de manière critique le concept du sujet de droit, interrogeant de manière substantielle les implications juridiques pouvant être tirées de l’idée de nature (humaine). Parmi ces figures, seront notamment abordées : l'animal, le fleuve, le robot, le réfugié, la femme, le travailleur, le double, le monstre et le rebelle. L'examen de ces différentes figures permettra aux étudiants d’examiner la logique d’instauration à l’œuvre dans le droit, c’est-à-dire sa capacité à renforcer (ou amenuiser) la réalité des êtres à travers le mouvement de leur (re)connaissance.