Ce séminaire propose d’étudier le cas particulier des écrivains-traducteurs dans les lettres néerlandaises. L’on examinera comment ces deux figurations auctoriales, assumées différemment, génèrent des contrats de lecture différents et influent sur la construction de la « posture » (Meizoz) de l’auteur. A l’étude des textes, il s’agira de se demander par exemple si les exercices de traduction de certains écrivains, connus d’abord comme tels, sont si dissidents par rapport à l’œuvre créatrice et ‘maternelle’. Car où se termine la tâche du traducteur et où commence le travail de l’écrivain ? Comment ces deux activités esthétiques de production de sens et de jeu sur la langue se comportent-elles l’une vis-à-vis de l’autre ? Quels enjeux la traduction met-elle au jour pour l’écriture créatrice ? Et que nous apprend-elle sur les choix et attitudes de lecture de l’auteur ?

Afin d’explorer ce que pourrait être une poétique de la traduction chez ces auteurs, l’on mettra pour commencer à l’examen le cas particulier de Hugo Claus, dont l’on (re)découvre cette dernière décennie l’activité de traducteur. L’on prendra pour corpus d’étude des poèmes traduits par Claus du français  (Charles d’Orléans, Baudelaire, ainsi que le recueil Dichterbij paru en 2009 sous le nom (d’auteur) Hugo Claus). L’on examinera ensuite d’autres écrivains-traducteurs du français dans le champ néerlandophone (Anneke Brassinga, Leonard Nolens,  Gerrit Komrij, Paul Rodenko…).

Ce séminaire prétend ainsi à mettre en lumière, par le biais de la problématique de la traduction, une dynamique d'interaction culturelle entre les domaines francophones et néerlandophones qui sera abordée dans une perspective comparatiste.