Affiche séminaire bac antiquité 2022-2023.pdfAffiche séminaire bac antiquité 2022-2023.pdf

Les émotions ont la particularité d’être universelles et, pendant longtemps, les antiquistes les ont délaissées, estimant qu’elles avaient un caractère immuable, que ce soit dans le temps ou dans l’espace. Depuis la parution, en 1993, de l’ouvrage de D. Cairns relatif au concept de l’honneur dans la Grèce ancienne (aidos), un mouvement s’est progressivement constitué autour de l’étude des émotions dans les mondes gréco-romains antiques. Dans un premier temps, les chercheurs·euses se sont attelé·e·s à comprendre les schémas psychologiques des Anciens. Plus récemment, la question des imbrications des sentiments dans les échanges entre les Romain·e·s, que ce soit au sein de la sphère privée ou de la sphère publique, a fait son apparition.

Pour étudier une telle thématique, malgré leur biais incontestable, les sources littéraires sont particulièrement à propos : peu importe le genre littéraire (poésie, discours judiciaires, récits historiques, textes juridiques, etc.) auquel ils appartiennent, ces textes peuvent nous donner de précieuses informations sur cette thématique, que ce soit en matière des contextes (civique, militaire, « amoureux », etc.) mais aussi du statut et du genre des protagonistes sujets à telle ou telle émotion.

Pour bien appréhender la thématique, il s’agira dans un premier temps de dresser un rapide portrait de la société romaine et de son fonctionnement. Ensuite, afin de correctement saisir ce que représentaient les émotions pour les Anciens et les attitudes qu’ils adoptaient par rapport à celles-ci, nous établirons une méthode de travail commune qui permettra de nous défaire de la vision contemporaine que nous en avons et d’éviter ainsi le piège de l’anachronisme.

Ces bases étant posées, chaque étudiant·e établira un corpus de sources littéraires à analyser (avec l’aide de l’enseignante), en fonction de l’aspect plus précis de la problématique générale qui aura été choisie par chacun·e. Les résultats des recherches seront présentés sous forme orale et écrite. Le travail final comportera entre 20 et 30 pages et devra être rendu le 1er mars 2023 au plus tard.